Fil de navigation

Voyages en Tunisie

A la découverte de la Tunisie

Discover Tunisia

L'IA générative souveraine: Un enjeu stratégique

 

  par  Maledh Marrakchi

 

Dans un monde où l'intelligence artificielle (IA) devient un pilier central du développement économique, technologique, social et militaire, la question de la souveraineté numérique se pose avec acuité. Parmi les différents types d'IA, les IA génératives constituent une rupture, car elles ont la capacité de générer de façon automatique du contenu sous différentes formes. Les grands modèles de langage (LLM : Large Language Models) occupent une place de choix, parmi ces IA génératives, en raison de leur capacité à générer du contenu et particulièrement du texte, et converser avec les utilisateurs en langage naturel de façon très similaire à celle d’un humain, ce qui les rend essentiels pour diverses applications industrielles et gouvernementales. Les modèles linguistiques massifs comme ChatGPT ou Gemini sont des exemples notables de cette technologie. Cependant, ces modèles sont souvent développés par des entreprises occidentales et peuvent ne pas répondre parfaitement aux besoins culturels et linguistiques spécifiques des autres régions.

Depuis quelques mois, se multiplient les annonces à propos de nouvelles IA génératives multimodales capables de générer, de façon native, du contenu sous différentes formes: texte, voix, image, vidéos, du code informatique.

Pour un pays, disposer d'une IA générative « souveraine » offre de nombreux avantages stratégiques, mais implique également des défis majeurs. Cet article explore ces enjeux et met en lumière les initiatives de quelques pays ayant décidé de développer leur propre modèle LLM (IA générative).

Pourquoi un pays devrait-il disposer de son propre LLM ?

Les LLM comme ChatGPT ou DeepSeek sont des IA entraînées sur de vastes ensembles de données. Ils s'appuient sur l'apprentissage automatique (Machine Learning, ML) et plus spécifiquement sur un type d’architecture à base de réseau neuronal dénommé «modèle transformateur». Un LLM, nourri avec suffisamment de données, est capable de reconnaître et d'interpréter le langage humain ou d'autres types de données complexes. De nombreux LLM sont entraînés à l'aide de données recueillies sur Internet, soit des milliers ou des millions de gigaoctets de texte. Toutefois, la qualité des données d’apprentissage a une incidence sur la qualité de l'apprentissage du langage naturel par les LLM. Après une étape de pré-entraînement, les LLMs passent par une étape d'affinage (fine tuning) pour renforcer la qualité de l'entraînement. Leurs résultats sont affinés avec précision (ou à l'aide de prompts plus précis) en fonction de la tâche particulière que le programmeur souhaite leur confier, comme l'interprétation de questions et la génération de réponses, ou la traduction d'un texte d'une langue vers une autre, etc.

L'adoption d'un LLM «souverain», c’est-à-dire développé et contrôlé localement, sécurisé et adapté aux spécificités locales, présente plusieurs avantages pour un pays, parmi lesquels: Cliquer sur le lien pour lire la suite

Image générée par l'IA Bing de Microsoft et représentant une IA générative développée en Tunisie

 

  Image générée par l'IA Bing de Microsoft et représentant un robot conversationnel  développé  en Tunisie 

 

Au carrefour des enjeux mondiaux:

une réflexion stratégique pour l’avenir

 

par Elyes Ghariani, ancien ambassadeur

Publié dans le magazine Leaders en date du 27 décembre 2024

 

Le Moyen-Orient, l’Europe, le Maghreb et le Sahel sont liés par un destin commun où chaque crise locale produit des répercussions mondiales. L’escalade à Gaza en est une preuve éloquente. Alors que les Accords d’Abraham semblaient annoncer une dynamique de paix, la région est aujourd’hui prise dans une spirale d’instabilité, nourrie par des tensions croissantes.

Ces violences dépassent largement les frontières du Moyen-Orient. Elles perturbent les marchés énergétiques mondiaux et approfondissent le fossé entre un "Sud global" exigeant justice et un "Occident" perçu comme sourd aux aspirations arabes. Ce déséquilibre érode les relations Nord-Sud et fragilise la crédibilité de l’Europe en tant que médiateur.

Dans ce contexte, une coopération renforcée entre l’Europe, le Maghreb et le Sahel devient cruciale. Ces régions partagent des intérêts économiques, énergétiques et sécuritaires étroitement imbriqués. Soutenir le développement du Sahel, renforcer l’intégration économique du Maghreb et bâtir une vision régionale commune sont des priorités pour transformer ces défis en opportunités.

Cependant, l’avenir reste incertain. Le retour de Donald Trump à la présidence américaine pourrait bouleverser davantage les dynamiques géopolitiques. Une stratégie de désengagement militaire, couplée au renforcement des alliances stratégiques américaines, pourrait conférer à Israël un rôle accru contre l’Iran, intensifiant les tensions régionales.

Dans ce cadre, l’intégration de l’Arabie Saoudite aux Accords d’Abraham pourrait consolider un front anti-iranien avec les monarchies du Golfe et viser à contenir l’influence chinoise. Mais à quel prix? Cette stratégie risquerait de marginaliser davantage la cause palestinienne et d’aggraver les fractures au sein du monde arabe, notamment si des scénarios extrêmes, tels que l’annexion de la Cisjordanie, venaient à se concrétiser.

Pour l’Europe, l’enjeu dépasse les seuls intérêts géopolitiques. La Méditerranée, point de contact entre trois continents, doit devenir un laboratoire de solutions partagées. Une coopération étroite avec le Maghreb et le Sahel est essentielle pour instaurer une stabilité durable, répondre aux crises énergétiques et sécuritaires, et restaurer une véritable solidarité Nord-Sud.

Pour lire la suite cliquer sur le lien

 

Statistiques

Compteur d'affichages des articles
5779680