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 في أعطاب الاقتصاد التونسي (الجزء  الثالث والاخير): الفرص الجديدة.. والأخيرة 
 
 
Essai de traduction (ci-dessous)
Avec l'aimable autorisation de l'auteur  
 

Attempt to translate into English (below)

Courtesy of the author

 
 
 
 
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Des dysfonctionnements de l’économie tunisienne :

III-Nouvelles et dernières opportunités

 

Nous avons dit dans le dernier épisode que la condition fondamentale pour réaliser un saut qualitatif en matière de développement, c’est l'existence de l'État stratège, cet État que nous avons perdu il y a près d'un demi-siècle (plus précisément depuis la crise du 26 janvier 1978) et que nous n'avons pas pu réunir tout au long de ces dernières décennies les conditions de son émergence à nouveau.

 

Mais l’absence d’un État stratège  ne signifie pas qu’il soit impossible de parvenir à une croissance qui nous sortirait de cette croissance fragile dans laquelle nous pataugeons depuis la révolution et jusqu’à aujourd’hui.

 

Nous avons raté des opportunités historiques très difficiles à rattraper  aujourd'hui, certaines d'entre elles datant d'avant la révolution, comme la transition numérique au cours de la première décennie de ce siècle et la transformation de la Tunisie en un pôle de formation et d'université qui attire des centaines de milliers d'arabes et africains, notamment dans les pôles universitaires et écoles de formation de qualité internationale grâce à des partenariats avec de grandes universités et centres mondiaux. 

 

Après la révolution, nous avons perdu l'opportunité des industries culturelles du livre, de la musique, du cinéma et du jeu vidéo capables de transformer la Tunisie en un pôle de production et de distribution pour plus de deux milliards de personnes (Afrique, monde arabe et pays du sud de l'Europe), une transformation qui aurait été possible grâce au climat de liberté que la révolution a fait naître et qui aurait permis de créer des dizaines de milliers d'emplois avec un rayonnement international sans précédent... C'est une autre opportunité qui a été gâchée par la révolution tunisienne.

 

Il existe sans aucun doute des secteurs qui peuvent nous permettre   d'obtenir des résultats importants avec une élévation dans les chaînes de valeur, comme certaines industries alimentaires  (huile d'olive par exemple) ou dans les industries mécaniques et électroniques, mais le principal domaine qui s'ouvre aujourd'hui devant nous reste sans aucun doute celui de la transition énergétique au sens large du terme. Cette opportunité est représentée par le vaste programme de connexion de notre réseau électrique au réseau européen à travers le portail italien, qui devrait être achevé à partir de 2028.

 

La transition énergétique ne signifie pas ici seulement la production d'électricité à partir de l'énergie solaire, et cela est important en soi, mais plutôt la transformation de grandes parties du désert tunisien en immenses stations de production d'énergie solaire et le lancement d'un projet national dès à présent pour  équiper toutes les habitations individuelles, les immeubles d'habitation, les institutions administratives, les équipements publics et les institutions économiques en panneaux de production d'énergie solaire et à motiver tous les individus et institutions tunisiens à le faire en facilitant le processus d’installation puis d'achat de l'énergie excédentaire à des prix très raisonnables pour que tout notre pays, du nord au sud et d’est en ouest, se transforme en un immense centre de production d’une précieuse énergie propre, principalement l’énergie éolienne.

 

Mais la transition énergétique ne signifie pas seulement augmenter la part des énergies renouvelables dans la production d’énergie électrique, mais bien l’électrification de tous les secteurs qui utilisent les énergies fossiles, notamment les transports. L’énergie électrique représente en effet  aujourd’hui à peine 20 % de notre consommation énergétique, et nous ne n’élèverons  ce niveau que par une électrification rapide et puissante des transports terrestres toutes catégories confondues, ferroviaires, transports publics et privés, car l’électrification des transports maritimes et aériens, même à l’aide de moteurs classiques, en sont encore au stade expérimental au niveau mondial.

 

La transition énergétique signifie ici une transformation radicale de l'ensemble de nos systèmes économiques et un changement structurel dans les transports publics, l'architecture des villes et la manière dont elles sont connectées. Cette transition, en ce sens, est capable de créer des centaines de milliers d'emplois dans une seule décennie et des dizaines de centres de formation, de recherche et d'innovation. Tous ces nouveaux métiers ont une forte valeur ajoutée. Nous deviendrons également détenteurs d'une expérience capable de pénétrer tous les marchés émergents d'Afrique.

 

Il va de soi que cette transition majeure nécessite une  planification, une anticipation et l’assainissement du climat des affaires. Elle nécessite également  de réaliser de vastes partenariats avec les secteurs privés national et étranger dans le but de transférer la technologie et de la maîtriser puis de la renouveler à travers la recherche scientifique et les centres technologiques avec la création d'usines et de tous types de métiers et de productions accompagnant cette transition, soit dans la production d'électricité, soit dans l'électrification des transports publics ou encore la fabrication d'une partie importante des équipements de ces transports publics électrifiés et propres pour remplacer une partie du parc automobile individuel.

 

Il existe aujourd’hui une opportunité historique, mais sa fenêtre est limitée, et la Tunisie n’est pas seule dans ce domaine, car nous sommes confrontés à une forte concurrence du Maroc et de l’Égypte, et chaque pays rêve de devenir un fournisseur de l’Europe en énergie électrique propre. Cela veut dire que si les réalisations ralentissent et que les ambitions s’affaiblissent, le monde ne nous attendra pas et nous perdrons  également cette opportunité historique. Comme nous avons raté d’autres opportunités avant cela.

 

Il faut reconnaître d'emblée que nous ne sommes pas confrontés à un problème technique et économique, mais plutôt à un choix fondamental, qui est de tirer le meilleur parti de la mondialisation au lieu de penser à en changer les règles, et c'est une réflexion que nous savons à l’avance qu’elle  nous mènera à une impasse.

 

La critique de la mondialisation est belle et tentante, intellectuellement et théoriquement, mais notre pays ne réalisera pas le saut souhaité sans une utilisation maximale, intelligente et inclusive des opportunités que nous offre cette mondialisation.

 

Critiquer la mondialisation, c’est bien, mais en tirer profit rapidement et anticiper est plus bénéfique et plus durable.

 

Le pari est que le succès de la transition énergétique en Tunisie ouvrira les conditions nécessaires à un changement qualitatif global, tandis qu'un échec nous plongera dans cette croissance fragile sans la capacité de la surmonter. On disait autrefois : « Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où accoster. »

(Fin)

 

Editoriaux précédents:

- Des dysfonctionnements de l’économie tunisienne :  II- Des conditions de l'Etat stratège

- Des dysfonctionnements de l’économie tunisienne : I- Le péché originel

 

Attempt to translate into English

 

About dysfunctions of the Tunisian economy:

III-New and latest opportunities

 

 

We said in the last episode that the fundamental condition for achieving a qualitative leap in development is the existence of the strategist State, this State that we lost almost half a century ago ( more precisely since the crisis of January 26, 1978) and that we have not been able to bring together throughout these last decades the conditions for its emergence again.

 

But the absence of a strategist state does not mean that it is impossible to achieve growth that would get us out of this fragile growth in which we have been floundering since the revolution and until today.

 

We missed historical opportunities that are very difficult to catch up with today, some of them dating from before the revolution, such as the digital transition during the first decade of this century and the transformation of Tunisia into a training hub and university which attracts hundreds of thousands of Arabs and Africans, particularly in university centers and training schools of international quality thanks to partnerships with major universities and global centers.

 

After the revolution, we lost the opportunity for the cultural industries of books, music, cinema and video games capable of transforming Tunisia into a production and distribution hub for more than two billion people (Africa, world Arab and southern European countries), a transformation that would have been possible thanks to the climate of freedom that the revolution gave birth to and which would have made it possible to create tens of thousands of jobs with unprecedented international influence... This is another opportunity that was wasted by the Tunisian revolution.

 

There are undoubtedly sectors that can allow us to achieve important results with an elevation in value chains, such as certain food industries (olive oil for example) or in the mechanical and electronic industries, but the main area which opens before us today undoubtedly remains that of the energy transition in the broad sense of the term.

 

This opportunity is represented by the vast program to connect our electricity network to the European network through the Italian portal, which is expected to be completed from 2028.

 

The energy transition here does not mean just the production of electricity from solar energy, and that is important in itself, but rather the transformation of large parts of the Tunisian desert into huge solar energy production stations and the launch of a national project from now on to equip all individual homes, residential buildings, administrative institutions, public facilities and economic institutions with solar energy production panels and to motivate all Tunisian individuals and institutions to do this by facilitating the process of installing and then purchasing excess energy at very reasonable prices so that our entire country, from north to south and east to west, is transformed into a huge center of energy production. valuable clean energy, mainly wind power.

 

But the energy transition does not only mean increasing the share of renewable energies in the production of electrical energy, but also the electrification of all sectors that use fossil fuels, particularly transport. Electric energy represents today barely 20% of our energy consumption, and we will only raise this level through rapid and powerful electrification of land transport of all categories, rail, public and private transport, because the electrification of maritime and air transport, even using conventional engines, is still at the experimental stage at the global level.

 

The energy transition here means a radical transformation of all of our economic systems and a structural change in public transport, the architecture of cities and the way they are connected. This transition, in this sense, is capable of creating hundreds of thousands of jobs in a single decade and dozens of training, research and innovation centers. All these new professions have high added value. We will also gain experience capable of penetrating all emerging markets in Africa.

 

It goes without saying that this major transition requires planning, anticipation and improvement of the business climate. It also requires establishing vast partnerships with the national and foreign private sectors with the aim of transferring technology and mastering it then renewing it through scientific research and technological centers with the creation of factories and all types of trades and productions accompanying this transition, either in the production of electricity, or in the electrification of public transport or even the manufacturing of a significant part of the equipment for these electrified and clean public transport to replace part of the individual automobile fleet .

 

There is a historic opportunity today, but its window is limited, and Tunisia is not alone in this area, because we face strong competition from Morocco and Egypt, and every country dreams of becoming a Europe's supplier of clean electrical energy. This means that if achievements slow down and ambitions weaken, the world will not wait for us and we will also lose this historic opportunity as we missed other opportunities before this.

 

We must recognize from the outset that we are not faced with a technical and economic problem, but rather with a fundamental choice, which is to make the most of globalization instead of thinking about changing its rules, and that is a reflection that we know in advance will lead us to an impasse.

 

Criticism of globalization is beautiful and tempting, intellectually and theoretically, but our country will not achieve the desired leap without maximum, intelligent and inclusive use of the opportunities that this globalization offers us.

 

Criticizing globalization is good, but taking advantage of it quickly and anticipating is more beneficial and more sustainable.

 

The bet is that the success of the energy transition in Tunisia will open the necessary conditions for a global qualitative change, while a failure will plunge us into this fragile growth without the capacity to overcome it.

 

It used to be said: “There is no favorable wind for someone who does not know where to land.” »

(END)

Previous editorials:

 

- About dysfunctions of the Tunisian economy: II- Conditions of the strategist State

 

 About the dysfunctions of the Tunisian economy: I- Original sin

 

 


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