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Bref rappel historique:

 la période du protectorat  français

 

Les combats entre tribus algériennes  et tribus khroumirs en territoire algérien fournissent un prétexte à Jules Ferry  pour souligner la nécessité de s’emparer de la Tunisie. En avril 1881, les troupes françaises y pénètrent sans résistance majeure et parviennent aux abords de Tunis en trois semaines, sans combattre.

Le 12 mai 1881, le protectorat est officialisé lorsque Sadok Bey, menacé d'être destitué et remplacé par son frère Taïeb Bey,  signe le traité du Bardo  au palais de Ksar Saïd.

 

Signature du traité du Bardo  au palais de Ksar Saïd.

 

Ceci n'empêche pas les troupes françaises de faire face, quelques mois plus tard, à des révoltes rapidement étouffées  dans les régions de Kairouan et Sfax.

 

Le régime du protectorat est renforcé  par les conventions de La Marsa du 8 juin 1883 qui accordent à la France  le droit d'intervenir dans les affaires internes de la Tunisie. La France représente dès lors  la Tunisie sur la scène internationale, et ne tarde pas à abuser de ses droits et prérogatives de protecteur pour exploiter le pays comme une colonie, en contraignant le bey à abandonner la quasi-totalité de ses pouvoirs au résident général.

 

La lutte contre l'occupation française commence dès le début du XXe siècle avec le mouvement réformiste et intellectuel  des Jeunes Tunisiens fondé en 1907  par Béchir Sfar,  Ali Bach Hamba et  Abdeljelil Zaouche.

       Béchir Sfar             Ali Bach Hamba      Abdeljelil Zaouche.

 

Ce courant nationaliste se manifeste par l'affaire du Djellaz en 1911

Manifestants Tunisiens contre l'occupation française 

 

et le boycott des tramways tunisois en 1912.

 

De 1914 à 1921, le pays vit en état d'urgence  et la presse anticolonialiste est interdite.

Malgré tout, le mouvement national ne cesse  pas d'exister. Dès la fin de la Première Guerre  mondiale, une nouvelle génération organisée  autour d'Abdelaziz Thâalbi

 

Abdelaziz Thâalbi (5 septembre 1876-1 octobre 1944)

 

prépare la naissance du parti du Destour.

Entré en conflit avec le régime du protectorat, le parti expose, dès la proclamation officielle de sa création le 4 juin 1920, un programme en huit points. Après avoir fustigé le régime du protectorat dans des journaux comme  La Voix du Tunisien et L'Étendard tunisien, l'avocat Habib Bourguiba fonde en 1932, avec Tahar Sfar, Mahmoud El Materi et Bahri Guiga, le journal L'Action tunisienne, 

       

     Habib Bourguiba                         Tahar Sfar               Mahmoud El Materi          Bahri Guiga,

             en 1927

 

qui, outre l'indépendance, prône la laïcité. Cette position originale conduit le 2 mars 1934, lors du congrès de Ksar Hellal, à la scission du parti en deux branches, l'une islamisante qui conserve le nom Destour, et l'autre moderniste et laïque, le Néo-Destour, une formation politique moderne, structurée sur les modèles despartis socialistes et communistes européens,  et déterminée à conquérir le pouvoir pour transformer la société.

Congrès de Ksar Hellal du 2 mars 1934, 

Congrès de Ksar Hellal du 2 mars 1934, 

Congrès de Ksar Hellal du 2 mars 1934, 

Premier Bureau Politique du Néo-Destour

 

 

Après l'échec des négociations engagées par le gouvernement Blum, des incidents  sanglants éclatent en 1937 et les émeutes d'avril 1938 sont sévèrement réprimées.

Manifestation populaire lors des évènements du 8 avril 1938

 

Cette répression conduit à la clandestinité du Néo-Destour, qui incite les nouveaux  dirigeants à ne pas exclure l'éventualité d'une lutte plus active. En 1942, le régime de Vichy livre Bourguiba à l’Italie, à la demande de Benito Mussolini, qui  espère l'utiliser pour affaiblir la  Résistance française en Afrique du Nord. Cependant Bourguiba ne désire pas cautionner les régimes fascistes et lance  le 8 août 1942 un appel pour le soutien  aux troupes alliées. Pendant ce temps,  la Tunisie est le théâtre d'importantes  opérations militaires connues sous le nom de campagne de Tunisie. Après plusieurs mois de combats et une contre-offensive blindée allemande dans la région de Kasserine et Sidi Bouzid au début de l’année 1943, les troupes du Troisième Reich sont contraintes de capituler le 11 mai dans le Cap-Bon, quatre jours après l'arrivée des forces alliées à Tunis. Après la Seconde Guerre mondiale, les dirigeants nationalistes inscrivent la résistance armée dans la stratégie de libération nationale. Des pourparlers sont menés après la guerre avec le gouvernement français, si bien que Robert Schuman évoque en 1950 la possibilité de l’indépendance de la Tunisie en plusieurs étapes.

Mais le gouvernement français met fin aux négociations avec le gouvernement tunisien par la note du 15 décembre 1951 affirmant le « caractère définitif du lien qui unit la France à la Tunisie ».

Habib Bourguiba à Bizerte en 1952.

 

Avec l'arrivée du nouveau résident général, Jean de Hauteclocque, le 13 janvier 1952, et l'arrestation, le 18 janvier, de 150 destouriens dont Bourguiba, débutent la révolte armée, la répression militaire française et un  durcissement des positions de chaque camp.

De plus, avec l'assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached par l'organisation colonialiste  extrémiste de la Main rouge, le 5 décembre,  se déclenchent manifestations, émeutes, grèves, tentatives de sabotage et jets de bombes artisanales.

 

5 décembre 1952, assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached 

 

Le développement de la répression, accompagnée de l'apparition du contre-terrorisme, incite les nationalistes à prendre plus spécifiquement pour cibles les colons, les fermes, les entreprises françaises et les structures gouvernementales. C'est pourquoi les années 1953 et 1954 sont marquées par la multiplication des attaques contre le système colonial.

En réponse, près de 70 000 soldats français sont mobilisés pour arrêter les guérillas des groupes tunisiens dans les campagnes. Cette situation difficile est apaisée par la reconnaissance de l'autonomie interne de la Tunisie, annoncée par Pierre Mendès France le 31 juillet 1954. C'est finalement le 3 juin 1955 que les conventions franco-tunisiennes sont signées entre le Premier ministre tunisien Tahar Ben Ammar et son homologue français Edgar Faure.

Signature des conventions de l’autonomie interne le 3 juin 1955

 

1er juin 1955: Retour triomphal du «Combattant Suprême», le leader  Habib Bourguiba

 

En dépit de l'opposition de Salah Ben Youssef, qui sera exclu du parti,

 

Salah Ben Youssef

 

les conventions sont approuvées par le congrès du Néo-Destour tenu à Sfax le 15 novembre de la même année. Après de nouvelles négociations, la France finit par reconnaître « solennellement l'indépendance de la Tunisie » le 20 mars 1956, tout en conservant la base militaire de Bizerte.

Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Tunisie

 

Articles précédents:

- La Tunisie durant la l'époque numide

- La Tunisie durant la période punique

- La Tunisie durant la période romaine

- La Tunisie durant la période chrétienne

- La Tunisie durant la période arabo-musulmane, de la conquête arabe jusqu’à la veille du protectorat français

 

Articles suivants:

La Tunisie durant la période bourguibienne

La Tunisie durant l’ère Ben Ali

 - La Tunisie post-Révolution

 


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