29/03/2020
Par Samir Gharbi
Monsieur le Président,
«Je vous fais une lettre, que vous lirez peut-être, si vous avez le temps…» Je vous écris non pas comme le «déserteur» de Boris Vian (1954), mais un citoyen tunisien qui vit à l’étranger et qui visite souvent son pays en cours d’année. Un Tunisien qui fait partie de ce corps de «plus d’un million de Tunisiennes et Tunisiens» résidents à l’étranger et qui ont besoin, selon vous, d’être mieux représentés au sein de l’auguste Assemblée des représentants du peuple…
Monsieur le Président,
Mon propos est d’attirer votre attention sur un fait qui vous tient particulièrement à cœur: la communication avec le peuple.
Je vous écoute et je m’intéresse à ce que vous dites, je suis vos discours, je les comprends, même si j’ai de la peine à trouver vos discours et autres interventions sous forme, non pas orale, mais écrite. Vous êtes un homme de loi, un homme de droit, et vous savez que seul l’écrit permet la transmission facile d’une personne à une autre, d’une génération à une autre, d’un document qui peut devenir historique… L’écrit permet de figer un discours oral, de le transcrire fidèlement, de l’analyser, de l’archiver…
Monsieur le Président,
Vous avez parlé, et c'est votre habitude, sur un ton professoral, en arabe littéraire. Cela peut être admis dans un amphithéâtre, dans une classe, dans une intervention courte et précise pour expliquer un point du droit (comme vous l’avez fait à la télévision dans les années 2011-2018). Vous êtes à l’aise. Et les Tunisiens nombreux appréciaient votre franchise et votre éloquence.
Mais vous avez conservé cette façon de communiquer alors que vous êtes devenu «président de la République», que désormais vous vous adressez à «tous» les Tunisiennes et les Tunisiens sans exception.
Moi qui vous suis, parce que je m’intéresse au sort de mon pays et que je souhaite comprendre votre action, je m’étonne... Cliquez sur le lien pour poursuivre la lecture de l'article