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Dar Lasram دار الأصرم

 

(English version below)

 

Dar Lasram  est un palais de la médina de Tunis. Il est situé au numéro 24 de la rue du Tribunal.

 

 

En 1820, l’inauguration du Dar Lasram ne passa pas inaperçue à Tunis. Le chantier, qui dura sept longues années, mit à contribution les meilleurs  « maalem »  dans l’art de bâtir. Rien d’étonnant puisque son fondateur, Hammouda Lasram, ne manquait pas de moyens : commandant du corps des fantassins « zouaoua », il possédait en outre plusieurs propriétés agricoles dans les environs de Tunis

 

 

Le palais fut occupé par la descendance de son fondateur jusqu’à son acquisition pour la Municipalité en 1964.

 

 

Celle-ci y installa l’Association de Sauvegarde de la Médina qui venait de naître sous les auspices d’un maire clairvoyant. 

 

 

La restauration des lieux était plus qu’une opération de circonstance, elle se voulait une référence pour convaincre les propriétaires qui quittaient leurs demeures, de résister à l’hémorragie qu’a connue le site historique et pourquoi pas amorcer un mouvement de retour. Aujourd’hui ce but a été largement atteint. 

 

 

Sur le plan architectural, dans ce palais, se trouvent ingénieusement réparties, sur trois niveaux, les composantes essentielles d’une grande demeure traditionnelle tunisoise. Le rez-de-chaussée est occupé par les communs, « makhzen » et maison de service, l’étage pour l’habitation principale, et à un demi-niveau plus haut se trouve la maison des hôtes ou « ali el dhiaf ».

 

 

Une série de marches permet l’accès à une « driba", espace de réception mais aussi espace de distribution. A gauche de l’entrée, l’accès du « ali el dhiaf » lui assure une indépendance par rapport à l’habitation des maîtres.

 

 

A droite, l’entrée du « bit el sahara » (chambre des veillées entre hommes) suivie de l’entrée vers les « sqifa ». Entre les deux portes, un guichet récent a été ouvert pour l’accueil du public.

 

 

Pour atteindre la cour, il faut traverser les « sqifa », ici au nombre de trois, vu l’importance de la demeure. Ces entre-deux isolent la cour des nuisances de la rue : regard indiscret, bruit, chaleur…

 

 

L’éclat du marbre du dallage et des encadrements des portes et fenêtres de la cour principale met en relief l’harmonie des teintes des faïences murales.

 

 

Face à l’entrée, la salle d’apparat est originale par son plan cruciforme, constitué par trois « qbou » (alcôves) et quatre chambrettes aux angles. Elle s’éclaire par quatre fenêtres, deux donnant sur la cour et deux plongeant sur le jardin. Sa décoration reflète l’étonnant syncrétisme de l’art tunisien : panneaux muraux de faïence tunisoise, frise de stuc d’inspiration andalouse (arceaux à stalactites), plafonds de bois peint à l’italienne.

 

 

L’étage des hôtes s’organise autour d’une charmante courette. Les murs sont couverts de carreaux assez rares par leurs dimensions (0,08cm de côté) et la dominante de leurs coloris vert, bleu, jaune sur fond blanc. A un angle de la cour aboutit l’escalier qui prend naissance à la « driba ».

 

 

La petite histoire : Un couloir de draps pour la sortie de ces dames

Les dames de la bourgeoisie se déplaçaient en carrosse, pour leurs rares sorties. Nous savons que les dames du Dar Lasram rejoignaient le « makhzen » (écurie et remise des carrosses) par une porte communicante, sans passer par la rue. Mais savez-vous comment se passait la sortie des dames qui devaient prendre le carrosse au devant de la demeure ?

 

 

Voici la scène telle que rapportée par nos grand-mères : les hommes plaçaient les « draqate », c’étaient deux draps tendus du seuil de la maison aux marches du carrosse, formant écran et isolant un couloir de passage afin que les passants n’aperçoivent pas les femmes, bien qu’elles fussent voilées.

 

 

Les femmes du peuple quant à elles circulaient plus librement. Leur présence dans les rues et les souks est signalée par plus d’un voyageur depuis le XVème siècle (Adorne, Léon l’Africain…)

 

English version 

 

Dar Lasram دار الأصرم In 1820, the inauguration of Dar Lasram did not go unnoticed in Tunis.

 

 

The project, which lasted seven long years, brought in the best "maalem" in the art of building. No wonder, since its founder, Hammouda Lasram, was not lacking in resources: commander of the "zouaoua" infantry corps, he also owned several agricultural properties in the vicinity of Tunis.

 

 

The palace was occupied by the descendants of its founder until it was acquired for the Municipality in 1964. The latter installed the Association for the Preservation of the Medina there, which had just been born under the auspices of a far-sighted mayor.

 

 

The restoration of the place was more than an operation of circumstance, it was intended as a reference to convince the owners who left their homes, to resist the hemorrhage that the historic site experienced and why not initiate a movement of return.

 

 

Today this goal has been largely achieved. Architecturally, in this palace, are ingeniously distributed, on three levels, the essential components of a large traditional Tunisian residence.

 

The ground floor is occupied by the commons, "makhzen" and service house, the upper floor for the main accommodation, and half a level above is the guest house or "ali el dhiaf".

 

 

A series of steps provides access to a "driba", a reception area but also a distribution area. To the left of the entrance, the access to the "ali el dhiaf" ensures it is independent from the residence of the masters.

 

 

On the right, the entrance to the "bit el sahara" (room for evening gatherings between men) followed by the entrance to the "sqifa". Between the two doors, a recent ticket office has been opened to welcome the public. To reach the courtyard, you have to cross the "sqifa", here there are three, given the importance of the house. These spaces isolate the courtyard from the nuisances of the street: prying eyes, noise, heat ...

 

 

The radiance of the marble of the paving and the frames of the doors and windows of the main courtyard highlights the harmony of the tones of the wall tiles.

 

 

Facing the entrance, the ceremonial room is original in its cruciform plan, consisting of three "qbou" (alcoves) and four small rooms at the corners. It is lit by four windows, two facing the courtyard and two overlooking the garden. Its decoration reflects the astonishing syncretism of Tunisian art: wall panels of Tunisian earthenware, Andalusian-inspired stucco frieze (arches with stalactites), Italian-painted wooden ceilings.

 

 

The guest floor is organized around a charming courtyard. The walls are covered with rather rare tiles by their dimensions (0.08cm per side) and the dominant color of green, blue, yellow on a white background. At a corner of the courtyard ends the staircase which begins with the "driba".

 

 

The little story: A corridor of sheets for the exit of these ladies

The ladies of the bourgeoisie traveled by coach for their rare outings. We know that the ladies of Dar Lasram joined the "makhzen" (stable and delivery of coaches) by a connecting door, without going through the street. But do you know how the departure of the ladies was going to take the coach in front of the house?

 

 

Here is the scene as reported by our grandmothers: the men placed the "draqate", they were two sheets stretched from the threshold of the house to the steps of the coach, forming a screen and isolating a passageway so that passers-by would not do not see the women, although they were veiled. The women of the people circulated more freely. Their presence in the streets and souks has been reported by more than one traveler since the 15th century (Adorne, Leon the African …).

 

 


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