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26/03/2020

Par Nizar Bahloul

 

Monsieur le ministre, cher ami,

Il fut un temps pas très lointain, vous étiez de ce côté-là du système, vous étiez ce chef d’entreprise dont la préoccupation majeure était de vendre son produit créé par son équipe et recouvrir ses factures émises ; puis payer (largement) son équipe et les factures reçues par ses fournisseurs. Tel que je vous connais, votre objectif premier n’était pas de collecter des dividendes, mais de payer son équipe et réinvestir ensuite afin d’agrandir sa holding et recruter encore et encore, parmi la crème de l’université tunisienne. Rappelez-vous, c’était il n’y a pas longtemps. En ce temps là, vous maudissiez, comme nous tous, la bureaucratie de l’administration, la fiscalité archaïque, l’impôt cuisant et les intérêts usuriers.

Aujourd’hui, vous avez la « malchance » d’être passé de l’autre côté de la barrière, pour faire désormais partie intégrante du système. Vous êtes même le cœur du système, en votre qualité de ministre des Finances. C’est votre choix, je peux le comprendre, quoique je ne le soutienne guère, car je sais que ladite machine broie son homme.  

Ce que je ne peux pas comprendre, en revanche, c’est votre courte mémoire de ce que vous étiez hier, quand vous-même étiez au poste qu’est le mien : chef d’entreprise redevable des salaires de dizaines de familles.

Comment vais-je les payer cette fin du mois, si mes clients confinés ne peuvent honorer leurs factures et que vous, vous m’ajoutez de la pression en exigeant de payer de suite la déclaration de février ? Comment vais-je payer si votre collègue des Affaires sociales me demande de payer la CNSS du 1er trimestre avant le 15 avril ? Cliquer sur le lien pour lire la suite...